en passant…

Yo la famille,

Alors il y a un sujet qui va peut être vous intéresser et j’aimerais avoir votre point de vue : il s’agit de la technique crispr/cas9. Je vous met le lien de vidéos et articles sur le sujet. Petit spoil : ça parle modification génétique. Je vous conseil de regarder les sources dans l’ordre.

http://www.monde-diplomatique.fr/2017/07/DUJON/57671

http://www.monde-diplomatique.fr/2017/07/TESTART/57641

Pour compléter dans d’autres domaines qui m’ont pas mal intéressés ce mois :

http://www.monde-diplomatique.fr/2017/07/LINHART/57684 sur ce qu’implique la subordination dans le travail.

Et sur la science fiction parce que ça me parle beaucoup 😉

http://www.monde-diplomatique.fr/2017/07/DUFOUR/57652

Vous pouvez accéder à tous les articles cités en podcast sur podcast addict si vous voulez les écouter en voiture par exemple ^^

Gros bisous

4 Commentaires

  1. Richard

    Merci Fabien pour ces articles.

    Je n’ai eu le temps, pour l’instant, que de me pencher sur Crispr. J’ai entendu il y a quelques semaines à la radio (France inter si ma mémoire est bonne) une scientifique expliquer que pour l’instant il existait des limites éthiques à certaines applications, mais que « heureusement » les lois de bioéthique sont révisées tous les 5 ans et que globalement il suffit d’attendre que l’opinion soit prête pour que les lois éthiques puissent accepter ce qu’elles ne toléraient pas jusque là…

    Personnellement, ceci me pose un gros problème puisqu’une fois de plus on remarque le côté relativiste appliqué à la nature humaine.

    J’ajoute ici un article qui illustre assez bien le positionnement du CCNE sur ce genre de question.

    https://www.fondationlejeune.org/modifier-le-patrimoine-genetique-progres-ou-menace/

    J’ai aussi apprécié les chiffres de la mortalité liée au paludisme dans la vidéo. On identifie 200 000 morts par an chez les nouveaux nés au niveau mondial.

    Je rappelle que l’avortement, rien qu’en France, c’est 220 000 par an. Bien entendu mon rapport entre les deux n’a de sens que si l’on considère l’embryon comme une vie humaine, ce qui depuis longtemps a été balayé par le relativisme…

    • Fabien Ducombs

      Yo Frangin,

      Je ne sais pas ce qui s’est dit sur « france inter » ou ailleurs, mais précisément le sujet éthique est au coeur de cette biotechnologie. Des articles que j’ai pu vous transmettre, de celui transmis par Papa et le tiens je retiens 3 usages potentiels de cette technique sur les êtres vivants :

      – la modification génique primaire : modification d’un gène ou d’un fragment de gène sur des cellules adultes.

      – le « gene driving » : modifié la cellule initiale de l’embryon ce qui changerait définitivement le code génétique de l’être en question : pour guérir une pathologie ou pour rendre la contamination par un moustique impossible par exemple

      – la modification de l’espère au long court : soit en sélectionnant les gènes (par une volonté individuelle ou par une volonté collective) soit en multipliant la production de gamettes et éliminant certains caractères qui a terme produirait des populations homogènes et sélectionnées génétiquement

      Dans l’article que tu transmets, je trouve que les deux avis ne parlent pas de la même chose. Le président de la fondation ne s’oppose pas catégoriquement à la méthode concernant l’usage thérapeutique mais souhaite un moratoire pour l’utilisation sur des embryons ou des gamètes. Le membre du CCNE (qui parle en son nom et pas en celui de la commission), répond lui sur l’utilisation générale de la technique et celle de la recherche sur embryon qui n’est pas destiné à faire de modifications. Il termine sur la possibilité d’une utilisation (sur les moustiques) qui reste à réfléchir, notamment en terme d’impact sur la biodiversité.

      Il me semble donc que les deux points de vus ne sont pas incompatibles bien que le chapeau de l’article soit trompeur : il serait possible de poursuivre l’utilisation thérapeutique en interdisant l’utilisation eugénique ou à l’échelle d’une espèce.

      Toute la question posée par les articles du monde diplo, c’est qu’on vient à peine d’arriver à définir la portée de toutes les applications de cette technique qu’elle est déjà en application dans certains domaines. Il y a donc une urgence à légiférer sur le sujet, et pour que cela ait du sens, il faudrait un débat démocratique à ce propos, donc il faudrait déjà que le grand public connaisse le problème, ses tenants et aboutissants.

      Il me paraît comme beaucoup d’évolutions technologiques, que ce n’est pas l’outil qui est à condamné, mais l’utilisation possible qu’on en fait et mettre des gardes fous à ce propos. Ceci rejoint l’article sur la science fiction posté à la suite : il y en a 2 formes, une qui prévoit au long court, et une qui envisage les évolutions plus proches. Or cette dernière s’essouffle car déjà dépassée par la vitesse de développement des technologies qu’elle essaie de mettre en scène. Or c’est aussi la littérature, ou le cinéma qui permettent au grand public d’envisager les évolutions de la société, d’y réfléchir et de peser sur le pouvoir politique. Il suffit de voir le poids de 1984 ou du meilleur des mondes, ce sont des références qui servent pour nous ancrer conceptuellement et philosophiquement. Paradoxalement on a jamais eu autant d’oeuvres de SF mais qui resservent souvent les mêmes clichés, et font dans la facilité sur les impacts que cela peut avoir dans la vie d’une société.

  2. Patrick

    Merci Fabien pour cette vidéo très instructive.
    Je vois que nous avons des points d’intérêt communs puisque je vous avais récemment router un message sur le même thème.

    Comme pour toutes ces avancées technologiques spectaculaires cela me laisse d’un côté très optimistes et en même temps, effaré d’imaginer toutes les dérives possibles.

    Côté optimiste, on voit bien tous les véritables progrès liés à la radioactivité ou à l’invention du laser alors que dans ma jeunesse on parlait seulement de la bombe H et du rayon de la mort… Du côté pessimiste, on constate toutes les dérives ne relevant pas du vrai progrès et on peut imaginer celles à venir !

    Il ne faut donc pas désespérer par avance mais il est vrai que les freins d’hier sont beaucoup moins présent aujourd’hui : le relativisme, la course à l’invention fantastique, le fléau de l’argent à tout prix, la perte de la conscience que l’homme n’est pas un élément de processus (comme une matière première, un ingrédient ou un outil). L’intervenant a bien raison de dire qu’il y a urgence à faire évoluer les règles éthiques mais pour cela, il faudrait que les comités ad-hoc se saisissent des questions un peu plus rapidement et que leurs analyses soient un peu moins dans le « politiquement correct » !

    Pour relier les différents sujets que tu as soumis  – bioéthique, science-fiction et subordination du travail – j’y retrouve la nécessité de toujours se poser la question de savoir ce qu’est réellement un progrès pour l’Homme. Pour la science-fiction, elle peut permettre d’anticiper les bornes qu’il faudrait mettre dans le cas où une fiction deviendrait réalité (ce qu’un auteur peut imaginer a de bonnes chances pour qu’une partie se réalise un jour). Pour ce qui est de la subordination, l’histoire est pleine de tentatives de construire des sociétés sans chef. Cela s’appelle l’anarchie et fonctionne rarement longtemps parce qu’interviennent les forces et faiblesses humaines : expression de leadership, nécessité que les responsabilités importantes soient assumées (en interne et en externe), appétence pour le pouvoir chez certains, laxisme grandissant chez d’autres.
    J’entendais l’autre jour une nana de 30 ans qui a écrit un bouquin sur la réalité de la vie en startup (elle en a connu beaucoup en France et aux USA). Elle parlait de cette vie en apparence idyllique où le frigo, voire le traiteur, et la machine à café sont à disposition ; les titres ronflants recouvrant des définitions de poste abscondes et inexplicables aux autres ;  la quasi impossibilité d’avoir un CDI et des avantages en nature masquant des salaires minables. Je sors presque du contexte de l’absence de subordination mais c’est une situation intermédiaire entre la hiérarchie pyramidale classique et l’anarchie. On n’y trouve pas souvent le progrès pour l’Homme.

    Pardon d’avoir été trop long mais ces sujets sont tellement fondamentaux qu’on en devient prolixe !

     
     
     

  3. Fabien Ducombs

    Yo papou,

    Merci pour ton article, très intéressant notamment sur le forçage génétique. Je te rejoins parfaitement dans la première partie et j’en parlais dans mon commentaire précédent. Pour compléter, plus que les comités ad-hoc, il faut que chaque citoyen se saisisse de ces questions. Il s’agit ni plus ni moins que de l’avenir de l’humanité, et on ne doit pas laisser le soin à d’autres de décider, cela doit se faire le plus collectivement possible.

    Concernant le progrès pour l’homme, il devrait être central en effet. Pour l’anarchisme, je ne suis pas du tout d’accord avec toi. En fait, c’est une philosophie très réfléchie qui a été massacrée et est reléguée désormais sans en connaître réellement les principes. 90% des communautés fonctionnant avec une philosophie anarchiste (grossièrement en auto-gestion) fonctionnaient très bien et ont été massacrées. Ce sont précisément les dirigeants que cela mettaient en danger qui ont institués cela. Néanmoins il reste quelques poches, dont une très remarquable au chiapas (au mexique) qui fonctionne depuis 15 ans pour des milliers de personnes. Il est tout à fait possible de vivre sans chef défini, à condition que les responsabilités soit tournantes, que le savoir se transmettent et que les gens soient éduqués : chacun a sa part à jouer dans cela. Je crois que c’est une des voies sérieuses pour l’évolution morales de nos sociétés.

    Il y a un excellent documentaire arte qui retrace l’histoire de l’anarchisme en deux partie qu’il faudrait que je vous transmette.

    L’exemple d’une start-up n’est pas du tout à propos avec l’anarchisme, c’est même son anti-thèse. Les starts up à l’américaine comme tu les décrits relèvent de l’atomisation du travail (qu’on appelle actuellement l’ubérisation) mais elles se revendiquent clairement d’une hyper-hiérarchisation. Il ne s’agit pas du tout d’auto-gestion. On suresponsabilise les salariés tout en leur retirant les avantages qui pouvaient être le pendant à cette soumission.

    Il y a une autre forme d’entreprise qui fonctionne pas mal et qui se développe, c’est le modèle de l’entreprise libérée. L’idée est justement de rétablir le plus possible un rapport égal entre directeur et salariés avec une répartition juste des responsabilités, des difficultés, des décisions et des résultats de l’entreprise. pour que ça fonctionne, il faut que tous les intervenants jouent le jeu (ce n’est pas du tout adaptés pour les personnes qui attendent d’être encadrées, d’obéir à des directives par exemple) ce qui nécessitent un ré-apprentissage. On est formatés (notamment à l’école) pour l’obéissance et pas pour l’autonomie. C’est vraiment une ré-éducation que de sortir de ce carcan.

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