Le Bonheur… pour Richard ;)

A mon avis la quête du bonheur réside dans le fait que l’on cherche un état d’accomplissement total, qui s’illustre par une paix profonde et une joie profonde.
Etre ce pour quoi on est fait.

La difficulté est que notre condition d’être humain nous fait pressentir cet absolu, mais sa concrétisation reste floue.

Plusieurs attitudes sont alors possible.

1. Je recherche tout ce qui dans ma vie me semble pouvoir combler ce désir d’absolu.
Je peux chercher dans les choses matérielles telles que l’Avoir.
Posséder de l’argent, des richesses, des accumulations en tout genre…

=> Comme un enfant qui désire ardemment avoir son jouet, toutes nos pensées sont tournées vers ce que l’on ne possède pas encore. Une fois que l’on obtient ce jouet, l’intérêt passe vite et l’on reporte son désir sur autre chose : de plus grand, de plus cher, de plus…

2. Je recherche ce qui va me faire exister aux yeux des autres.
La reconnaissance, le pouvoir, les honneurs…
On cherche alors en permanence à paraitre « comme il faut » dans des circonstances qui peuvent être variables. Le regard des autres devient l’objet de nos agissements et de nos masques.

=> Mais finalement on est aimé ou apprécié pour ce que l’on construit « extérieurement » de notre image. L’autre ne pénètre pas à l’intérieur de nos fêlures, de nos brisures, de notre moi profond. On est alors aimé que partiellement et pas dans notre totalité.

3. Puisque je ne trouve pas mon bonheur dans le fait d’avoir, de posséder, d’être reconnu, d’exister aux yeux des autres, je vais alors chercher le bonheur à l’intérieur de moi, et me concentrer sur « Mon Spirituel ».
Je me replie alors en moi-même. Le monde extérieur étant hostile et source de souffrance, je décide de faire de mon intérieur une forteresse dans laquelle je me retranche.

=> Mais l’Homme est un être social par nature. Alors au plus profond de moi-même, sans ouverture à l’autre, je ne trouve que du vide. Ma soif d’absolu est perdue dans un océan de néant.

4. Si le bonheur n’est pas en moi, c’est peut-être qu’il est tout à l’extérieur de moi.
Je désire alors le trouver dans le cosmos. Et je cherche l’harmonie avec la nature, les équilibres, les énergies, les vibrations…

=> Mais tout cela reste muet et quand bien-même le cosmos me révèle une partie de moi-même il n’est cependant pas la plénitude que je recherche.

Pour moi toutes ces démarches, bien que partiellement vraies, ne constituent pas l’absolu qui anime mon désir.
Et c’est bien le fait qu’elles soient « partiellement » vraies qui empêche qu’elle me comble et fasse mon bonheur.
Elles sont nécessaires mais ne constituent pas le tout de ce qui m’attire.

Bien sur il faut :
– avoir un minimum de choses matérielles pour bien vivre.
– être reconnu pour nos qualités et nos charismes.
– se plonger en sois-même pour questionner son être et aiguiser son esprit.
– se tourner vers le cosmos pour avoir conscience qu’on est une parcelle nécessaire de l’univers.

Cependant, le tout n’est pas la somme des parties. Il est plus que cela. Il reste indéfinissable, inaccessible dans notre condition.

L’absolu que je cherche réside dans le fait que je le cherche. Dans mon voyage vers le bonheur, l’important c’est le chemin.

Pour moi cet absolu, ce bonheur d’être dans la paix profonde et dans la joie profonde, est une promesse.

Cette promesse est mon bonheur sur la terre, car elle m’appelle à un bonheur absolu, éternel.

Je saurai alors la vérité des choses créées. Je saurai alors la vérité de ce que je représente pour le reste de la création. Je saurai alors la beauté de l’être unique et nécessaire que je suis dans mon corps et mon esprit. Et je saurai alors la même beauté de l’autre, aussi unique et nécessaire que moi.

Pour résumer, je dirai que mon bonheur sur terre réside dans le fait d’aimer le chemin, qui me conduit vers Celui qui me donne son Espérance (la promesse).

Dans ton invitation Fabien, tu emplois les mots « Bonheur » et « Heureux » indifféremment.
Pour moi ce n’est pas tout à fait du même ordre.
D’ailleurs on ne peut pas remplacer l’un par l’autre en français.
« Je suis bonheur » ne va pas bien.
« Le heureux d’être ensemble » non plus.

Etre heureux est personnel, alors que le bonheur est plus grand que soit.
Le bonheur c’est peut-être alors « d’être heureux ensemble ».

Inévitablement, je fais le lien avec les béatitudes énumérées par Jésus en Matthieu 5, 3-12.

Heureux les pauvres en esprit,
car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux les affligés,
car ils seront consolés.
Heureux les affamés et assoiffés de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux les persécutés pour la justice,
car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on vous calomnie de toutes manières à cause de moi.
Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux.

On est heureux puisqu’on est appelé au bonheur. Et ce bonheur dépend de notre capacité à aimer dès ici bas.

(au passage, je viens de tomber sur cet article fort intéressant, bien que jaune sur fond moche 😉 )

 

Alors… ? Suis-je heureux ?
Et bien pas tous les jours, mais chaque fois que je me sens plus humain oui.
Et pour être plus humain, c’est un peu comme une banane : il faut retirer la peau qui est autour… c’est souvent douloureux…

L’important c’est de garder la

 

5 Commentaires

  1. Patrick

    De la question philosophique posée par Richard, je me suis refusé dans un premier temps à répondre de manière spontanée et aussi, de lire le développement proposé ensuite. Pour rebondir, j’aurais craint de rester dessus ou de tomber à côté. Le trampoline est un art difficile !

    En d’autre terme, j’ai pris le parti d’essayer de réfléchir (à mon grand âge, ça devient dur) et de m’épancher tout seul avant de comparer avec l’excellence des arguments des autres qui m’aurait peut être influencée.

    Ensuite, puisque nous sommes invités à répondre à des questions précises (fermées et semi ouvertes), je m’emploierai à y répondre dans un second temps.

    Sur le thème du bonheur.
    Je le vois comme un moment, plus ou moins long, où l’on ressent un sentiment de bien-être intense. C’est un état d’âme, la plus part du temps. Ce peut être aussi un état d’esprit pour certain, le comble de cette extase étant traduit par le Ravi de « la légende des santons de Provence »… il est, par définition, heureux. Pour moi, c’est un état d’âme auquel je suis très sensible lorsqu’il se produit. J’espère sans rêve exagéré qu’il perdure aussi longtemps que possible car je sais bien qu’il est malgré tout, très éphémère. Pour autant, j’ai toujours réfuté avec vigueur ce que disait ma Maman : « on est trop heureux aujourd’hui, demain sera terrible ! ».
    La difficulté réside donc dans le « lâcher prise » de manière à profiter du bon moment qui passe en s’efforçant d’oublier le passé et le futur… pas facile. Mais c’est bien là, si on y arrive, que la notion de bonheur peut fleurir au-delà d’être simplement heureux !
    Pour moi, le bonheur est assez synonyme de « paix » à la condition que ce ne soit pas une paix apparente mais un vrai ressenti. Si, dans une réunion, il est préférable que chacun veille à ce que tout soit calme et reposé… c’est beaucoup mieux que les coups de gueule et les échanges de noms d’oiseaux. Pour autant, ce n’est pas cette paix qui apporte le bonheur. Lui arrive, lorsque les échanges sont sincères, respectueux, pacifiques et amicaux.

    Sur les questions factuelles.
    Ma note sur l’échelle de 10, je la situerai aux alentours de 8. Je ne suis pas le Ravi mais je crois savoir faire globalement la synthèse entre nos perpétuelles emmerdes et les petites pépites qui étincellent dans ma vie.
    Comme tout le monde, j’aimerais que la note monte d’avantage mais pour cela il faudrait que j’ai l’impression que notre petite (et grande) famille soit encore plus unie, avec toutes les différences indispensables que chaque entité que nous représentons reste particulière. Union ne veut surtout pas dire unicité.

    La place du bonheur dans ma vie est importante pour ne pas dire fondamentale. Si je n’avais pas la chance de vivre de tels moments… je ne sais pas trop si la vie garderait du sens. Si, je participe à l’organisation d’un événement, c’est aussi dans l’espoir que le bonheur soit au rendez-vous pour tous ceux qui sont là. C’est même vrai, au-delà du cercle familial car participer ou conduire une réunion de travail qui ne se traduise pas par une séparation joviale où chacun a le sentiment que les échanges ont été constructifs et fructueux même si la discussion a été âpre… c’est désolant, alors que l’inverse est un petit bonheur.

    Pour faire monter ma note, je vous remercie de cette bonne idée de dépasser les contraintes des seuls échanges téléphoniques, voire SMS, par quelques petites pierres blanches partagées dans ce blog.

    Pour conclure, je trouve difficile de vivre dans le paradoxe :
    D’un côté, je béni le Seigneur tous les jours, d’avoir de quoi manger, d’avoir un toit, de vivre dans un pays en paix (faut quand même le reconnaître, malgré les apparences) de pouvoir prendre une douche chaude à volonté et de bénéficier de ma retraite ;
    De l’autre, d’entendre chaque matin tout le contraire pour les 2/3 de notre population mondiale !
    J’ai toujours entendu dire que le malheur des uns faisait le bonheur des autres… pourquoi faut-il que l’on croit encore en 2017 que cela ne peut qu’être une réalité ?

    Amen !

    Maintenant, je vais m’imprégner de ce que vous avez écrit.

    • Lydie

      Bonjour les enfants

      J’ai enfin réussi à pondre quelque chose, je n’ai pas regardé ce que vous avez écrit et vous transmet mes pensées à l’état brut…

      Le désir d’être heureux est dans chaque homme car c’est la volonté de dieu, il veut le bonheur de chacun.
      Dans la bible le bonheur ne se trouve pas dans ce que l’on a ou dans ce que l’ont fait, mais dans la relation que nous avons avec Dieu, celui qui nous a donné la vie et qui seul sait ce qui convient à notre vie pour que nous soyons heureux.

      Le bonheur ne dépend donc pas des circonstances de la vie mais d’un état intérieur.

      On entend souvent : si je faisais ce voyage…. si je gagnais au loto… si j’avais cette belle voiture… je serais le plus heureux des hommes… je pense que c’est une illusion, on voit aussi des gens qui ont tout pour être heureux et pourtant ils ne le sont pas….

      C’est je pense notre comportement et notre vision des événements qui nous rendent heureux

      Ces réflexions philosophiques étant posées, je vais répondre à ton questionnaire mon fabien

      Sur l’échelle de 1 à 10 : je serais à 8

      Car j’ai la chance d’être capable d’admirer chaque jour toutes les choses qui m’entourent ou que je possède : la présence de mon mari, l’espace de ma maison pour accueillir ceux que j’aime, la beauté de mon village avec son eglise qui s’enfonce en terre, la joie de rencontres inattendues et enrichissantes, la beauté d’un poème ou d’une musique, la découverte d’un bouquin, la satisfaction d’avoir réalisé ce que je voulais…. et puis l’immense allégresse intérieure d’avoir eu 4 gamins, chacun différents, mais chacun d’une grande beauté, je crois que c’est à travers vous, mes enfants, mes petits enfants que je ressens profondément la réalité du bonheur.

      Je ne peux plus monter dans l’échelle car Stéphane n’est plus sur cette terre.

      Comme je suis consciente du bonheur que j’ai, je ne vois pas ce que je pourrais souhaiter de plus…

      Voilà j’espère que j’ai été assez claire, n’hésitez pas à me faire partager vos réactions…
      Je vous aime…
      Maman

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